FRANCE – PROJET DE LOI DE FINANCES 2026 : L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE VOTE POUR UNE RÉFORME MAJEURE DE L’EXIT TAX ET DES EXPATRIÉS FRANÇAIS

 

Projet de loi de finances 2026 : l’Assemblée nationale adopte une réforme majeure de l’Exit Tax

L’examen du projet de loi de finances pour 2026 introduit un changement significatif dans le régime de l’Exit tax, avec l’adoption de l’amendement n° I-807. Cette mesure modifie en profondeur l’article 167 bis du Code général des impôts et marque un tournant pour la fiscalité internationale, en particulier pour les contribuables envisageant une expatriation et détenant des plus-values latentes importantes.

L’Exit tax : définition et objectifs

L’Exit tax est un mécanisme permettant à la France d’imposer les plus-values latentes sur les titres détenus par un contribuable qui transfère son domicile fiscal à l’étranger. Le dispositif s’applique lorsque le contribuable détient soit plus de 800 000 € d’actifs financiers, soit plus de 50 % du capital d’une société.

Son objectif est d’éviter qu’un contribuable ne s’expatrie juste avant de vendre ses titres afin de bénéficier d’une fiscalité plus favorable hors de France. Il s’agit donc d’un outil central de lutte contre l’optimisation fiscale internationale liée aux départs à l’étranger.

Le régime actuel issu de la réforme de 2019

La loi de finances pour 2019 a profondément allégé l’Exit tax. Le délai de suivi fiscal a été réduit à deux ans pour les patrimoines inférieurs à 2,57 millions d’euros et à cinq ans pour les patrimoines supérieurs. Après ce délai, si aucun événement de cession n’est intervenu, l’impôt est automatiquement annulé.

Le sursis de paiement est également largement facilité, notamment pour les contribuables qui s’installent dans un État membre de l’Union européenne ou de l’Espace économique européen. Dans les faits, l’Exit tax ne s’applique presque plus, ce qui a réduit son efficacité dissuasive.

Ce que prévoit l’amendement I-807 du PLF 2026

L’amendement adopté vise à rétablir un dispositif plus strict, proche du régime antérieur à 2019.

Première mesure : le retour au délai de suivi de quinze ans. La France pourrait à nouveau imposer les plus-values latentes durant les quinze années suivant l’expatriation.

Deuxième mesure : le renforcement du sursis de paiement. Le texte prévoit un traitement différencié selon le pays d’installation :
– sursis automatique pour l’UE/EEE ;
– sursis sans garanties pour les pays disposant d’une convention d’assistance administrative et d’une convention d’assistance au recouvrement ;
– sursis soumis à garanties financières, voire refus, dans tous les autres cas.

Troisième mesure : un encadrement accru des opérations de restructuration, notamment les apports, échanges, fusions et autres réorganisations patrimoniales susceptibles de contourner la taxation.

Read more

DIVIDENDES VERSÉS AUX EXPATS FRANÇAIS : LE NOUVEAU MÉCANISME FISCAL DE RETENUE À LA SOURCE SUR LES DIVIDENDES S’APPLIQUE AUX NON RÉSIDENTS DÈS LE 1ER JANVIER 2026

Dividendes versés aux non-résidents : le nouveau mécanisme fiscal qui s’applique dès le 1er janvier 2026

La loi de finances pour 2025 a introduit un changement majeur dans la fiscalité des dividendes versés par des sociétés françaises à des non-résidents.
Ce changement résulte de l’article 96, qui modifie profondément l’article 119 bis du Code général des impôts (le « CGI »).
À compter du 1er janvier 2026, le régime d’imposition des dividendes versés à l’étranger sera profondément différent.

De quoi s’agit il ?

Les dividendes distribués par une société française à un bénéficiaire qui n’est pas résident fiscal en France sont soumis, en principe, à une retenue à la source.

Cette retenue dépend de deux éléments :

  • le taux interne prévu par le CGI (12,8 % pour les personnes physiques, 25 % dans d’autres cas) ;
  • les conventions fiscales internationales, qui peuvent prévoir un taux réduit voire une exonération.

Que prévoyait le droit positif avant la réforme ?

Avant la loi de finances pour 2025 :

  • Si la convention prévoyait un taux réduit, la retenue était opérée directement au taux conventionnel.
  • Si la convention fiscale applicable prévoyait 0 %, la société française ne pratiquait aucune retenue à la source.

Autrement dit, l’exonération (ou la réduction) était immédiate, sans prélèvement préalable.

Ce système laissait toutefois la porte ouverte à des optimisations, notamment dans les schémas d’arbitrage de dividendes.

Ce que change l’article 96 : un renversement total du mécanisme

L’article 96 de la loi de finances pour 2025 modifie l’article 119 bis du CGI en introduisant une règle nouvelle : la retenue à la source est obligatoirement prélevée dès lors que le bénéficiaire effectif n’a pas son domicile fiscal en France.

La conséquence est simple et massive : la France prélève d’abord, vérifie ensuite.

Concrètement, un non-résident recevra ses dividendes après retenue de 12,8 % (personnes physiques) ou du taux applicable selon leur nature même si sa convention fiscale prévoit 0 % ou un taux inférieur.

La convention fiscale ne s’applique plus en amont, mais en aval, via une demande de remboursement à déposer après coup.

Ce mécanisme s’applique aux dividendes mis en paiement à compter du 1er janvier 2026.

Pourquoi ce changement ?

La réforme poursuit un objectif de sécurisation du recouvrement fiscal en percevant toujours la retenue, puis en procédant au remboursement a posteriori sous réserve que les conditions soient effectivement remplies.

Quels impacts concrets ?

–> Impact de trésorerie immédiat

Même si le contribuable étranger a droit à une exonération conventionnelle : 12,8 % seront prélevés au moment de la distribution, puis remboursés plusieurs mois plus tard.

Pour certains investisseurs ou holdings familiales, cela peut représenter des montants substantiels “bloqués” temporairement.

–> Une charge administrative plus lourde

Le non-résident devra : déposer une demande de remboursement, justifier sa résidence fiscale, prouver qu’il est le bénéficiaire effectif, et respecter des formalités précises et strictes.

–> Un renforcement de la lutte anti-abus

Les schémas d’arbitrage de dividendes qui reposaient souvent sur l’application immédiate de taux réduits ou nuls, deviennent beaucoup plus difficiles car tout versement supporte un prélèvement et que la charge de la preuve pèse sur le bénéficiaire effectif réel.

–>  Une sécurisation du recouvrement fiscal

La réforme poursuit un objectif de sécurisation du recouvrement fiscal en percevant toujours la retenue, puis en procédant au remboursement a posteriori sous réserve que les conditions soient effectivement remplies.

Un exemple très simple

Avant la réforme : Une société française verse 100 000 € de dividendes à un résident luxembourgeois ou des Emirats. La convention France–Luxembourg et France-Emirats prévoit 0 %.

-) Retenue appliquée : 0 €
-) Montant versé : 100 000 €

Après la réforme (à partir du 1er janvier 2026)

Même situation : résident luxembourgeois, convention à 0 %.

-) Retenue appliquée immédiatement : 12,8 % = 12 800 €
-) Montant versé : 87 200 €

Le bénéficiaire devra ensuite déposer une demande pour être remboursé de 12 800 € (et notamment remplir et faire tamponner ses formulaires 5000/5001/5002 par les autorités fiscales locales).

Conclusion

L’article 96 de la loi de finances pour 2025 marque un tournant important dans la fiscalité des dividendes versés aux non-résidents.

Là où l’exonération conventionnelle permettait une absence totale d’imposition immédiate,
la France applique désormais une retenue automatique de 12,8 %,
avec un remboursement éventuel à la demande du contribuable.

La mesure, applicable dès le 1er janvier 2026, aura un impact concret pour les investisseurs internationaux, les groupes transfrontaliers et les contribuables expatriés.

Dubai ville

 


Contact us

WHAT ARE THE CONSEQUENCES BY INTRODUCING A CORPORATE TAX IN THE UNITED ARAB EMIRATES?

By introducing a corporate tax, the United Arab Emirates (UAE)/Dubai reaffirmed its commitment to international standards of tax transparency and the prevention of harmful tax practices.

This corporate tax, which came into force on June 1, 2023, is governed by Federal Decree-Law No. 47 of 2022 on the Taxation of Corporations and Businesses (https://mof.gov.ae/wp-content/uploads/2022/12/Federal-Decree-Law-No.-47-of-2022-EN.pdf), (“Federal Decree-Law No. 47 of 2022“).

Taxable companies will now have to register for corporate tax (https://tax.gov.ae/en/services/corporate.tax.registration.aspx) and obtain a corporate tax registration number from the Federal Tax Authority, which is the competent authority for corporate tax matters.

The corporate tax return must be filed for each tax period within 9 months of the end of the tax period.

As regards the rate applicable to this new tax, taxable income over 375,000 AED will be taxed at a rate of 9%, while income below this threshold will be taxed at a rate of 0% (Article 3 of the law).

On reading this Federal Decree-Law No. 47 of 2022 (1.), we understand that its scope is quite wide without being absolute, which will have the effect of subjecting a certain number of people to the tax (1.a), while providing for exemptions under some conditions (1.b).

Furthermore, although taxable income (2.) is numerous, due to the duality of the criteria for determining such income(2.a), Federal Decree-Law No. 47 of 2022 provides for the deductibility of some expenses, which will have the effect of reducing taxation (2.b).

1.Scope of application of Federal Decree-law No. 47 of 2022

Although the law applies to a wide range of individuals and companies (has), its scope is not absolute, as exemptions are provided (b).

(more…)

FOCUS ON THE TAX TREATY BETWEEN FRANCE & THE EMIRATES – ITS IMPACT ON INDIVIDUAL UAE RESIDENTS

The taxation agreement between the French government and the Government of the United Arab Emirates was signed on July 19, 1989 and was amended in 1993 to include today also a multilateral treaty to prevent base erosion since the entry into force on January 1, 2019 (the “Convention”).

  

(more…)

CRYPTOCURRENCY AND TAXATION – COMPARATIVE STUDY FRANCE, UNITED ARAB EMIRATES & CANADA

Cryptocurrencies appeared in the digital world a decade ago and are now experiencing significant growth and democratization. 

As virtual means of payment that can be used mainly on the Internet, relying on cryptography to secure transactions and the creation of units, and escaping any control from regulators and central banks exists today more, there are today more than 4000 crypto-currencies in circulation. 

Nevertheless, their legal framework is sometimes confusing and difficult to understand. This article will thus aim to study the legislative framework of cryptocurrencies in France, Canada and the United Arab Emirates, but also their tax regime. We will then examine, in a non-exhaustive way, the Initial Coins Offerings, a new phenomenon of fundraising based on cryptocurrencies. 

What are cryptos in practice? 

HAS cryptocurrency is a virtual means of payment that links on cryptography to secure transactions and the creation of units, and that is beyond the control of regulators and central banks. Cryptocurrencies are therefore based on a computer protocol of encrypted and decentralized transactions, called blockchain. 

The best known cryptocurrency is bitcoin, which is a virtual unit of account stored on electronic media. Nevertheless, today there are more than 4000 cryptocurrencies in circulation in the world, the best known outside of bitcoin being for example Ethereum, Ripple or EOS, XRP, Tether, Cardan, Stellar, Chainlink, Uniswap, Polkado or USD Coin.

Cryptocurrencies are part of the broader framework of cryopoassets,which represent “virtual assets stored on an electronic medium allowing a community of users accepting them in payment to carry out transactions without having to resort to legal tender”. 


The issuance and circulation of digital cryptoassets is particularly related to Initial Coin Offerings(“ICOs”). Unlike a stock exchange issue (IPO), the ICO is financed on digital media called tokens. The ICO thus represents a fundraising operation operating through the issuance of digital assets exchangeable for cryptocurrencies during the start-up phase of a start-up or a business project. 

Read more

THE EXIT TAX OR WHEN FRENCH EXPATRIATES IN THE EMIRATES ARE IN THE SIGHTS OF THE FRENCH TAX AUTHORITIES


Germany announced last February that it had purchased tax data of millions of people living in Dubai.

Questioned by The Echoes, the General Directorate of Public Finances has also confirmed that the sharing of this data with the French tax authorities has already taken place.

The French authorities are now seeking to identify potential fraudsters in this data and the presence of "undeclared income" and "unknown assets" of people wanting to evade tax in their country. This will include verifying whether French entrepreneurs who have gone to Dubai have paid the "exit tax" which applies to unrealized capital gains made in France and abroad (1).

This article will outline the concept of Exit Tax in order to inform French expatriates residing in Dubai about their compliance or not with French tax law due to their change of tax residence from France to the Emirates.

(more…)