DIVIDENDES VERSÉS AUX EXPATS FRANÇAIS : LE NOUVEAU MÉCANISME FISCAL DE RETENUE À LA SOURCE SUR LES DIVIDENDES S’APPLIQUE AUX NON RÉSIDENTS DÈS LE 1ER JANVIER 2026

Dividendes versés aux non-résidents : le nouveau mécanisme fiscal qui s’applique dès le 1er janvier 2026

La loi de finances pour 2025 a introduit un changement majeur dans la fiscalité des dividendes versés par des sociétés françaises à des non-résidents.
Ce changement résulte de l’article 96, qui modifie profondément l’article 119 bis du Code général des impôts (le « CGI »).
À compter du 1er janvier 2026, le régime d’imposition des dividendes versés à l’étranger sera profondément différent.

De quoi s’agit il ?

Les dividendes distribués par une société française à un bénéficiaire qui n’est pas résident fiscal en France sont soumis, en principe, à une retenue à la source.

Cette retenue dépend de deux éléments :

  • le taux interne prévu par le CGI (12,8 % pour les personnes physiques, 25 % dans d’autres cas) ;
  • les conventions fiscales internationales, qui peuvent prévoir un taux réduit voire une exonération.

Que prévoyait le droit positif avant la réforme ?

Avant la loi de finances pour 2025 :

  • Si la convention prévoyait un taux réduit, la retenue était opérée directement au taux conventionnel.
  • Si la convention fiscale applicable prévoyait 0 %, la société française ne pratiquait aucune retenue à la source.

Autrement dit, l’exonération (ou la réduction) était immédiate, sans prélèvement préalable.

Ce système laissait toutefois la porte ouverte à des optimisations, notamment dans les schémas d’arbitrage de dividendes.

Ce que change l’article 96 : un renversement total du mécanisme

L’article 96 de la loi de finances pour 2025 modifie l’article 119 bis du CGI en introduisant une règle nouvelle : la retenue à la source est obligatoirement prélevée dès lors que le bénéficiaire effectif n’a pas son domicile fiscal en France.

La conséquence est simple et massive : la France prélève d’abord, vérifie ensuite.

Concrètement, un non-résident recevra ses dividendes après retenue de 12,8 % (personnes physiques) ou du taux applicable selon leur nature même si sa convention fiscale prévoit 0 % ou un taux inférieur.

La convention fiscale ne s’applique plus en amont, mais en aval, via une demande de remboursement à déposer après coup.

Ce mécanisme s’applique aux dividendes mis en paiement à compter du 1er janvier 2026.

Pourquoi ce changement ?

La réforme poursuit un objectif de sécurisation du recouvrement fiscal en percevant toujours la retenue, puis en procédant au remboursement a posteriori sous réserve que les conditions soient effectivement remplies.

Quels impacts concrets ?

–> Impact de trésorerie immédiat

Même si le contribuable étranger a droit à une exonération conventionnelle : 12,8 % seront prélevés au moment de la distribution, puis remboursés plusieurs mois plus tard.

Pour certains investisseurs ou holdings familiales, cela peut représenter des montants substantiels “bloqués” temporairement.

–> Une charge administrative plus lourde

Le non-résident devra : déposer une demande de remboursement, justifier sa résidence fiscale, prouver qu’il est le bénéficiaire effectif, et respecter des formalités précises et strictes.

–> Un renforcement de la lutte anti-abus

Les schémas d’arbitrage de dividendes qui reposaient souvent sur l’application immédiate de taux réduits ou nuls, deviennent beaucoup plus difficiles car tout versement supporte un prélèvement et que la charge de la preuve pèse sur le bénéficiaire effectif réel.

–>  Une sécurisation du recouvrement fiscal

La réforme poursuit un objectif de sécurisation du recouvrement fiscal en percevant toujours la retenue, puis en procédant au remboursement a posteriori sous réserve que les conditions soient effectivement remplies.

Un exemple très simple

Avant la réforme : Une société française verse 100 000 € de dividendes à un résident luxembourgeois ou des Emirats. La convention France–Luxembourg et France-Emirats prévoit 0 %.

-) Retenue appliquée : 0 €
-) Montant versé : 100 000 €

Après la réforme (à partir du 1er janvier 2026)

Même situation : résident luxembourgeois, convention à 0 %.

-) Retenue appliquée immédiatement : 12,8 % = 12 800 €
-) Montant versé : 87 200 €

Le bénéficiaire devra ensuite déposer une demande pour être remboursé de 12 800 € (et notamment remplir et faire tamponner ses formulaires 5000/5001/5002 par les autorités fiscales locales).

Conclusion

L’article 96 de la loi de finances pour 2025 marque un tournant important dans la fiscalité des dividendes versés aux non-résidents.

Là où l’exonération conventionnelle permettait une absence totale d’imposition immédiate,
la France applique désormais une retenue automatique de 12,8 %,
avec un remboursement éventuel à la demande du contribuable.

La mesure, applicable dès le 1er janvier 2026, aura un impact concret pour les investisseurs internationaux, les groupes transfrontaliers et les contribuables expatriés.

Dubai ville

 


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WHAT ARE THE CONSEQUENCES BY INTRODUCING A CORPORATE TAX IN THE UNITED ARAB EMIRATES ?

By introducing a corporate tax, the United Arab Emirates (UAE)/Dubai reaffirmed its commitment to international standards of tax transparency and the prevention of harmful tax practices.

This corporate tax, which came into force on June 1, 2023, is governed by Federal Decree-Law No. 47 of 2022 on the Taxation of Corporations and Businesses (https://mof.gov.ae/wp-content/uploads/2022/12/Federal-Decree-Law-No.-47-of-2022-EN.pdf), (“Federal Decree-Law No. 47 of 2022“).

Taxable companies will now have to register for corporate tax (https://tax.gov.ae/en/services/corporate.tax.registration.aspx) and obtain a corporate tax registration number from the Federal Tax Authority, which is the competent authority for corporate tax matters.

The corporate tax return must be filed for each tax period within 9 months of the end of the tax period.

As regards the rate applicable to this new tax, taxable income over 375 000 AED will be taxed at a rate of 9%, while income below this threshold will be taxed at a rate of 0% (Article 3 of the law).

On reading this Federal Decree-Law No. 47 of 2022 (1.), we understand that its scope is quite wide without being absolute, which will have the effect of subjecting a certain number of people to the tax (1.a), while providing for exemptions under some conditions (1.b).

Furthermore, although taxable income (2.) is numerous, due to the duality of the criteria for determining such income(2.a), Federal Decree-Law No. 47 of 2022 provides for the deductibility of some expenses, which will have the effect of reducing taxation (2.b).

1.Scope of application of Federal Decree-law No. 47 of 2022

Although the law applies to a wide range of individuals and companies (a), its scope is not absolute, as exemptions are provided (b).

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SARL I SCI I LMNP

When you become the owner of a property in France, and even more so when you’re not a French tax resident, sooner or later you’re faced with the question of taxation and inheritance. This raises the question of choosing the appropriate structure to manage the rental property as a family, and there are several options, depending on the inheritance/tax angle you wish to pursue.

The choice of one option over another will depend on the objective pursued.

 What are the purposes and conditions of each structure?

 LMNP (non-professional furnished rental) let you earn additional income from real estate in a non-professional capacity.

To qualify for LMNP status, the property must be furnished, and the income generated must not exceed 23,000 euros per year, nor represent more than 50% of total income (unless you are a non-resident).

The family SARL allows you to make a profit while benefiting from lower taxes. This structure is particularly recommended if the financial risk is high, as the liability of the partners is limited to the amount of their contribution (the family SARL is first and foremost an SARL).

In addition to meeting the same requirements as a conventional SARL, it must be made up of partners who are directly related or collaterally related up to the second degree, or by marriage.

 Finally, the family SCI is recommended for the purpose of preserving and passing on assets from generation to generation.

The company’s corporate purpose must be real estate (as with traditional SCIs), and it must be made up of family members up to the fourth degree.

Let’s take a step-by-step look at the conditions, advantages, and disadvantages of these different structures, which at first glance appear similar but in reality have many differences.

What are the main advantages of these structures?

 – FROM A TAX PERSPECTIVE

Choice of taxation method  

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L’EXIT TAX OU QUAND LES EXPATRIÉS FRANÇAIS DES EMIRATS SONT DANS LE COLLIMATEUR DES AUTORITÉS FISCALES FRANÇAISES


L’Allemagne a annoncé avoir acheté en février dernier des données fiscales de millions de personnes installées à Dubaï.

Interrogée par Les Echos, la Direction générale des Finances publiques a d’ailleurs confirmé que le partage de ces données avec les autorités fiscales françaises a déjà eu lieu.

Les autorités françaises cherchent donc désormais à mettre la main sur d’éventuelles fraudeurs dans ces données et la présence de « revenus non déclarés » et de « possessions inconnues » de personnes voulant échapper à l’impôt dans leur pays. Il s’agira notamment de vérifier si des entrepreneurs français partis à Dubaï se sont bien acquittés de l' »exit tax » qui frappe les plus-values latentes réalisées à en France et l’étranger (1).

Cet article va venir retracer les contours de la notion de l’Exit Tax selon afin d’informer les expatriés français résidant à Dubai sur leur conformité ou non au droit fiscal français en raison de leur changement de résidence fiscale de France vers les Emirats.

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